Un déploiement de force qui n'était pas du goût des manifestants.
Le dialogue s'engageait entre ces derniers et deux chefs d'entreprises locaux, prestataires de service du « Club Med » ainsi que le capitaine Veyre, adjoint au commandant de compagnie de la gendarmerie de Calvi-Balagne. La proposition de désigner une délégation pour rencontrer un dirigeant du village vacances était rejetée « C'est tout le monde ou personne » lançait un des leaders.
Finalement, après bien des discussions, les grilles s'ouvraient pour laisser rentrer l'ensemble des manifestants qui déployaient banderoles et drapeaux à tête de Maure.
C'est Chris Fuss, directeur des prestations, zone France qui venait à leur rencontre pour nouer le dialogue.
« Ce que nous reprochons au « Club Med », c'est de nous avoir interdit leurs installations pour jouer au football et d'avoir fait appel aux forces de l'ordre pour nous déloger manu militari. Cette incident est la goutte qui a fait déborder le vase. Je dois tout d'abord préciser que nous sommes là pour manifester de façon pacifique. Aussi quelle n'a pas été notre surprise de découvrir à notre arrivée ce déploiement de forces de l'ordre. Nous dénonçons l'attitude de la direction du « Club Med » qui fait preuve à notre égard d'un mépris total. Ce choix du lieu est aussi pour rappeler que cette Marine a été créée il y a 40 ans pour faire du tout tourisme et qui aujourd'hui s'affiche comme une véritable verrue dans le paysage. Le « Club Med » est une entreprise de vacances qui fait de l'argent sur notre terre de Corse et qui ne reverse rien. Les principales denrées viennent du continent, les emplois ne sont pas réservés aux corses.... » déclare Maxime Poli, délégué de la section Balagne de Ghjuventu d'Indipendentista. Et de poursuivre : « Le Club Med » a délibérément empêché de jeunes corses de jouer au football sur leur terre et a choisi la force en envoyant à trois reprises les gendarmes ».
Face à ces accusations, Chris Fuss s'est prononcé pour le dialogue, avant de répondre aux accusations : « Tout d'abord, je voudrais préciser que le « Club Med » accueille tout le monde. Nous sommes surpris sur l'effet de masse constaté ce jour mais l'important, c'est que le dialogue se soit instauré. Il est vrai qu'a la suite de cambriolages et de dégradations répétées, nous avons pris la décision de porter plainte et d'interdire provisoirement que des jeunes de l'extérieur viennent jouer au football. Mais, je peux vous assurer que nous n'avons rien contre le fait de mettre nos installations à la disposition des jeunes de Balagne tout en pouvant en avoir le contrôle ».
Sur le fait que le « Club Med » refuse les emplois aux corses, Chris Fuss s'inscrit en faux : « Nous avons à ce jour 26 insulaires qui travaillent dans le village de vacances et certains depuis plusieurs années. Et depuis maintenant 1 mois et demi, nous avons au Pôle Emploi de l'Ile-Rousse 5 postes à pourvoir qui sont toujours libres à ce jour ».
Enfin, le responsable du « Club Med » de Sant'Ambroggio a tenu à souligner l'implication du village vacances dans la vie locale qui se traduit par la présence de deux chefs d'entreprises à leur côté pour établir le dialogue indispensable aux bonnes relations entre toutes les parties.
Symboliquement, les manifestants déployaient une banderole avant de lire une motion en français et en Corse.
A 16 heures, dans le calme et la bonne humeur, la manifestation était levée.
Ghjuventu Indipendentista appelait ses militants à rester mobilisés, à la suite suite de la convocation ce lundi matin de 5 des lsiensà Bastia.